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Manifestations antigouvernementales et pro-UE à Tbilissi, en Géorgie, le 4 décembre 2024.
Le gouvernement britannique a annoncé ce 9 décembre suspendre «tout programme de soutien» au gouvernement géorgien, condamnant dans un communiqué ce qu'il a qualifié de «scènes choquantes de violence» à l'encontre des manifestants pro-UE.
«Le Royaume-Uni va suspendre immédiatement tout programme de soutien au gouvernement géorgien, restreindre la coopération en matière de défense et limiter ses relations avec les représentants du gouvernement géorgien», a déclaré le ministre des Affaires étrangères David Lammy dans un communiqué.
La capitale géorgienne, Tbilissi, est secouée par des manifestations antigouvernementales et pro-UE depuis fin novembre, lorsque le Premier ministre de la Géorgie Irakli Kobakhidze avait annoncé que le pays suspendait les négociations sur une éventuelle adhésion à l'UE jusqu'en 2028, invoquant «le chantage et la manipulation» des responsables européens.
Bruxelles a depuis imposé une cascade de sanctions personnelles à des membres du gouvernement géorgien, alors que Washington multiplie de son côté les mesures restrictives contre les dirigeants du pays, considérés comme antioccidentaux. Même l'Ukraine s'est mise elle aussi à imposer des sanctions à des membres de haut rang du gouvernement de Tbilissi.
Un coup d'État semblable à Maïdan ?
De leur côté, les dirigeants de la Géorgie ont affirmé que les partis d'opposition tentaient de fomenter un coup d'État armé, similaire à celui qui s'est produit en Ukraine en 2014. Tbilissi s'est engagé à empêcher un tel scénario, citant les dommages que le peuple ukrainien et la nation ont subis en raison des événements de Maïdan.
S'exprimant ce 9 décembre, le Premier ministre Irakli Kobakhidze a réaffirmé que la Géorgie avait déjoué une tentative de renversement du gouvernement orchestrée par des puissances étrangères, faisant référence au coup d'État de Maïdan soutenu par les États-Unis il y a dix ans à Kiev, qui a renversé le président ukrainien démocratiquement élu, Viktor Ianoukovitch, et précipité le conflit actuel entre Moscou et Kiev.
Dans la foulée des dernières élections législatives géorgiennes, qui ont vu le parti au pouvoir Rêve géorgien l'emporter avec 53,93% des voix, les partis d'opposition organisent des manifestations antigouvernementales et pro-UE.
Le gouvernement a accusé Bruxelles d'utiliser ces tentatives de déstabilisation du pays à des fins de pression politique. Mamuka Mdinaradze, un haut responsable de Rêve géorgien, a affirmé que jusqu'à 30% des personnes participant aux manifestations étaient des ressortissants étrangers.